jeudi 19 avril 2007

Maison A : concilier architecture "à vivre" et technologies

Les salons, les conférences, les livres ou les magazines ne suffisent pas pour se faire une idée réelle de ce que peut réellement apporter l'innovation dans l'habitat en matière de confort, de sécurité, d'économie d'énergie ou de loisirs numériques. L'idéal est évidemment d'être confronté directement à ce type d'installation comme sur le site de Living Tomorrow à côté de Bruxelles, certaines maisons ouvertes à l'occasion des Journées de la maison contemporaine ou encore mieux en se rendant à la Maison A dans le 14e arrondissement de Paris. A l'initiative du magazine A Vivre avec le support du réseau Domoconsulting et en partenariat avec une quarantaine de partenaires industriels, cette maison est ouverte aux professionnels en semaine et au grand public le week-end et pendant les vancances scolaires jusqu'à la fin de l'année 2007 (plus d'informations sur le site web du projet).
L'une des ambitions du projet Maison A était de vérifier qu'une œuvre architecturale forte peut s'enrichir de l'introduction raisonnée de technologies innovantes. Dans ce contexte, la Maison A regroupe ce qui se fait de plus performant dans les domaines de l'éclairage, de la gestion d'énergie, de la sécurité, de la communication, du multimédia et de l'audiovisuel sans toutefois tomber dans la surenchère technologique. Il ne s'agit pas en effet d'un projet expérimental ponctuel mais au contraire d'une maison destinée à être réellement habitée. C'est la raison pour laquelle une importance particulière a été donnée aux usages et à la simplicité d'utilisation.
Dans ce contexte, la Maison A préfigure probablement l'habitat de demain. Il sera communicant, sain, économique, sûr, évolutif et ouvert au multimédia sans pour autant que la technologie y soit nécessairement visible ou omniprésente. A l'écoute et au service de l'utilisateur, personnalisable et adaptable à ce que chacun peut avoir comme exigence en matière de confort.
La Maison A n'est ni un showroom, ni un laboratoire, ni une maison du futur, théâtre d'une surenchère de technologies. Il s'agissait au contraire de réaliser une maison contemporaine avec des technologies d'aujourd'hui et utilisable par tout à chacun sans compétences particulières. Ceci passait nécessairement par une analyse approfondie des besoins de la famille, une conception fonctionnelle et technique transversale et une sélection pointue des technologies. Cette approche a permis de sélectionner de façon indépendante et objective ce qui nous paraissait les offres les plus pertinentes disponibles sur le marché avec le souci constant d'éviter le syndrome " usine à gaz ", de mettre constamment la facilité d'utilisation au cœur de nos préoccupations et d'assurer la pérennité du système.
Le choix de technologies standardisées, ouvertes et interopérables constituait à cet égard une certaine garantie même si leur mise en œuvre nécessitait une coordination des différents corps d'état de tous les instants et l'intervention d'un installateur électricien généraliste capable d'intégrer des solutions de différentes marques et de faire cohabiter éclairages, automatismes, gestion d'énergie, sécurité ou multimédia dans de véritables scénarios de vie accessibles aussi bien sur de simples boutons que sur écran tactile, sur place ou à distance par Internet. Ce type de compétences est encore trop rare mais tend progressivement à se généraliser partout en France grâce à la mise en place de réseaux de professionnels, aux efforts des fabricants et des réseaux de distribution, à la formation de spécialistes et à la mutation de certaines entreprises d'électricité capables de s'adapter à la convergence du numérique, de l'informatique et de la domotique et soucieuses de répondre aux nouvelles demandes de leurs clients. Plus globalement, tous les acteurs traditionnellement impliqués dans l'habitat résidentiel, qu'il s'agisse des fabricants, des maîtres d'œuvre ou des installateurs, doivent aujourd'hui tenir compte du bouleversement induit par l'explosion du numérique tant l'enjeu est d'importance pour leurs métiers.
En définitive, le projet Maison A est l'occasion de démontrer qu'il est parfaitement possible d'intégrer des solutions techniques innovantes susceptibles de contribuer au bien-être des utilisateurs.
Les perspectives offertes par ce projet sont donc plutôt encourageantes même si elles impliquent une profonde mutation des métiers du bâtiment. Le projet constitue à ce titre une expérience intéressante et démontre qu'il est possible de concilier les motivations et les exigences de l'utilisateur, de l'installateur et de l'architecte. L'ère de la " domotique raisonnée " semble ouverte…