mercredi 16 septembre 2009

Domoscopie IV


M to M ?

Que se cache-t-il derrière cet acronyme ? Vous séchez ? Rassurez-vous, moi aussi j’ai mis un peu de temps à comprendre. C’est pourtant le nom d’un salon en France et le slogan d’un des leader des passerelles intelligentes. Je vous aide : M2M ; Toujours pas ? OK, c’est un raccourci pour Machine to Machine ! Les machines parlent aux machines ! C’est tout de suite plus clair. Quand on y réfléchi bien, c’est même limpide puisque c’est ce qu’on essaye de faire avec la domotique : mettre en relation les équipements pour optimiser le confort, la sécurité, l’utilisation du multimédia ou les performances énergétiques d’une maison.

De là à en faire un slogan ! C’est un peu comme le terme « maison intelligente » : jamais personne n’a demandé à son électricien de rendre sa maison intelligente. Au mieux, on peut la concevoir intelligemment et faire en sorte qu’elle obéisse au doigt et à la voix à ses propriétaires. En résidentiel, trop d’automatismes tuent l’automatisme. L’utilisateur doit rester le seul maître à bord et la machine rester discrète. Contrairement aux process industriels pour lesquels on peut modéliser et répéter indéfiniment la même séquence, il est impossible de tout anticiper dans la maison. En fonction du membre de la famille qui l’utilise, de son humeur et des circonstances un automatisme sera bien accepté ou totalement rejeté. Le concept M to M préfigure peut-être le futur de nos maisons mais ce n’est pas pour demain car aucun produit sur le marché n’est aujourd’hui doté de suffisamment d’intelligence artificielle, de discernement et de capacité de personnalisation pour parfaitement anticiper les envies de l’utilisateur.

Si vous voulez perdre un client, parlez-lui de technique, de protocole ou de « M to M ». Pour le rassurer ou au moins lui donner envie d’y réfléchir, mieux vaut lui donner des exemples concrets d’applications. Si vous voulez le convaincre, parlez lui de scénarios et de simplicité d’utilisation. Après, il vous fera confiance pour gérer au mieux les aspects techniques. A vous de trouver alors les équipements interopérables capables de communiquer entre eux sur la base de votre programmation, elle-même basée sur l’analyse que vous avez fait des besoins de votre client. A vous de le ramener sur terre si ses demandes vous paraissent aller trop loin car c’est vous qui avez l’expérience des automatismes. Prévoyez toujours un mode de dérogation simple d’accès ou une programmation horaire car il n’y a rien de plus désagréable, par exemple, que ce satané détecteur qui demande sournoisement à l’ éclairage de l’éblouir toutes les nuits quand il va aux toilettes.